Avec plus de 73 000 nouvelles associations créées entre le 1er juillet 2023 et le 30 juin 2024, le secteur associatif, qui recense désormais 1,5 million d’associations en activité, joue un rôle important sur le marché du travail. Pourtant, il est souvent ignoré.
En effet, si les spécialistes du secteur s’accordent pour estimer que près de 90 % des associations fonctionnent exclusivement grâce à leurs bénévoles, environ 12,5 millions de personnes sont aujourd’hui engagées dans une association. De plus, 153 650 de ces structures emploient des salariés, selon la 22ᵉ édition de La France associative en mouvement, publiée par l’association Recherches et Solidarités.
Un poids significatif dans l’emploi privé
Le secteur associatif représente aujourd’hui 8,9 % des salariés du secteur privé – soit davantage que la construction (8,2 %) ou le transport (7,3 %), et presque autant que le commerce (9,3 %) !
Autre point intéressant relevé par les auteurs de l’étude : contrairement au secteur privé, les femmes sont majoritaires dans l’emploi associatif (près de 70 %). Ce taux est particulièrement élevé dans :
- La santé : 79 %
- L’hébergement médico-social : 76 %
- Le social sans hébergement : 72 %, dont une immense part dans l’aide à domicile (94 %)
À l’inverse, le sport est majoritairement masculin (62 % d’hommes), tandis que le secteur culturel est plus équilibré (58 % de femmes).
En termes d’établissements employeurs, le domaine sportif domine avec 27 400 associations employeuses (17,8 %), suivi de :
- L’action sociale sans hébergement : 21 900 établissements (14,25 %)
- Les activités culturelles : 19 590 établissements (12,7 %)
- L’enseignement : 17 450 établissements (11,3 %)
- L’hébergement médico-social : 10 290 établissements (6,7 %)
L’indiscutable effet “apprentissage”
Après un gel important des embauches au printemps 2020, dû à la crise du Covid, le dynamisme de l’emploi associatif ne connaît plus de pause.
Ce rebond s’explique notamment par :
- L’augmentation constante du nombre d’associations employeuses : +1,1 % entre 2022 et 2023, après +4,4 % entre 2021 et 2022.
- Le boom de l’apprentissage : en 2021, 39 000 contrats d’alternance ont été signés dans des structures à but non lucratif, contre près de 50 000 en 2023.
Un potentiel de croissance… sous conditions
Selon Recherches et Solidarités, 63 % des établissements associatifs emploient moins de 5 salariés et 48 % en comptent moins de 3 (dont 15 % entre 3 et 5).
Ce qui signifie qu’il existe une marge de progression… à condition que la perception des associations sur leur avenir reste positive. Or, des difficultés de recrutement de bénévoles viennent assombrir le tableau :
- La diminution des adhérents inquiète 29 % des associations. C’est moins qu’en 2022 (37 %) et 2023 (32 %), mais plus qu’avant la crise de 2019 (25 %).
- 60 % des associations se disent inquiètes du manque de ressources humaines bénévoles.
- La proportion d’associations estimant leur situation “très difficile” est passée de 4 % en 2023 à 6 % en 2024.
Autre défi majeur : le renouvellement des dirigeants. 46 % des associations se déclarent préoccupées par cette question.
Un avenir à surveiller
Malgré ces inquiétudes, une large proportion des dirigeants associatifs restent optimistes. Beaucoup envisagent de nouveaux projets ou d’élargir leurs activités dans les prochains mois.
Plus globalement, 58 % des responsables d’associations jugent leur situation “bonne” ou “très bonne”.
Ainsi, malgré les défis, le secteur associatif devrait rester un acteur clé du marché du travail dans les années à venir.
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