Comment peut-on définir votre métier ?
Omnes Capital est une société de gestion créée en 1999. Notre métier est d’identifier des projets pour investir l’argent de nos clients, institutionnels – banques, mutuelles, compagnies d’assurance – et privés. Nous sommes indépendants, ce qui signifie que nous ne sommes pas attachés à un groupe et que nous décidons donc ce que nous voulons. Nous n’investissons que dans des PME européennes non cotées : il s’agit d’entreprises qui ne sont pas présentes sur les marchés financiers. Pour financer leurs projets de croissance, elles ont d’abord recours aux banques, puis elles viennent nous voir. Avec une soixantaine de salariés, nous sommes l’un des principaux acteurs français du secteur. Nous gérons aujourd’hui 3 milliards d’euros et nous avons financé environ 450 entreprises depuis notre création.
Quels types d’entreprises accompagnez-vous ?
Nous travaillons aussi bien avec des start-up qu’avec des PME bien installées. Mais les montants nécessaires, les solutions de financement, les réflexes, les procédures, sont très différents en fonction de la taille et de la maturité de l’entreprise. Nous intervenons donc avec des équipes spécialisées dans chaque cas.
Comment identifiez-vous ces entreprises justement ?
Pour un jeune entrepreneur qui cherche des financements, il est naturel de se rapprocher des opérateurs les plus connus. Nous avons donc beaucoup de demandes qui émanent de start-up en direct. Par contre, les entreprises matures sont souvent accompagnées par une banque d’affaires. Ce sont ces intermédiaires qui nous sollicitent. Nos gérants de fonds sont aussi présents dans les salons professionnels, auprès des banques, des incubateurs. Il est très important de prospecter pour intervenir le plus tôt possible dans une opération.
“Il est rare de disposer de solutions qui donnent un sens à son investissement ! Les fonds de private equity sont des placements utiles qui servent directement des PME.”
Sur quelles bases choisissez-vous les entreprises que vous allez accompagner ?
Lorsqu’il s’agit de start-up, ce qui compte, ce sont les hommes et le projet. Il doit concerner des solutions ou des objets de rupture et qui répondent à une attente pour avoir une chance de rencontrer leur marché. Le cas des PME installées est différent : il y a des états financiers sur plusieurs années et des équipes en place à considérer.
Mais l’homme est toujours au cœur de la décision. Il faut que l’entrepreneur accepte la présence d’un partenaire financier qui va valider tous ses choix stratégiques sur la durée de l’investissement, c’est-à-dire cinq à six ans.
Quelle forme prend votre accompagnement ?
C’est bien sûr d’abord du cash. Ensuite, on sait qu’un entrepreneur est souvent seul. Nous lui apportons une sorte de “miroir stratégique” sur les décisions importantes et les recrutements qui engagent l’avenir de son entreprise. Nous avons à la fois le recul, l’expérience et l’expertise… Au-delà, nous sommes présents au board.
Pour les start-up, notre accompagnement est également important sur la façon dont nous allons sortir. Nous avons l’habitude des entrées en bourse et nous savons aussi trouver les bons partenaires pour un rachat.
Quels types de produits proposez-vous à un particulier pour aborder le private equity ?
Il peut s’agir d’un investissement dans des sociétés innovantes, dans les domaines de la santé et des nouvelles technologies, sous forme de FCPI. Ou d’entreprises plus généralistes, des PME plus matures qui ont vocation à se développer ou à être transmises par LBO, sous forme de FCPR. Dans un fonds de private equity, il y a une première phase de trois à quatre ans pour identifier les projets et investir progressivement. Au final, cela concerne quinze à vingt entreprises, ce qui permet de bien diversifier l’investissement. La durée de vie d’un tel fonds est de huit ans prorogeable jusqu’à dix ans. Mais on commence généralement à rembourser les investisseurs à partir des années 5, 6 ou 7.
Quelles sont les caractéristiques de ces placements ?
Ce sont des actifs qui procurent une surperformance par rapport au marché… En contrepartie le capital n’est pas garanti et totalement immobilisé pendant la durée de vie du fonds.
Il existe aussi des avantages fiscaux…
Le capital-investissement est effectivement une niche fiscale puisque les plus-values ne sont pas imposées – elles ne sont soumises qu’aux prélèvements sociaux – dès lors que l’on conserve ses parts au moins cinq ans. Les FCPI permettent en outre de réduire son ISF à hauteur de 40 % du capital investi dans la limite de 45 000 euros, soit 18 000 euros ; ou son impôt sur le revenu, à hauteur de 18 % du montant souscrit sans la limite de 24 000 euros pour un couple, soit 4 320 euros.
À quels types de clients s’adressent ces placements ?
Il est rare de disposer de solutions qui donnent un sens à son investissement ! Ce sont des placements utiles qui servent directement des PME, exclusivement françaises en ce qui nous concerne. Cela va donc intéresser en priorité des clients sensibles à l’entrepreneuriat et qui souhaitent diversifier leur portefeuille. Bien sûr, il ne faut pas y voir seulement l’avantage fiscal : il est important de comprendre ce que l’on fait. On parle beaucoup du private equity actuellement car c’est un moyen de chercher de la performance dans un marché peu dynamique. Mais il faut bien analyser les sociétés de gestion, leur expérience, leurs performances passées. Comprendre aussi les différents métiers et les différents risques du capital-investissement, sans hésiter à diversifier aussi entre les fonds et les gestionnaires.
Dans les limites et conditions de la réglementation en vigueur.
- Private equity : capital-investissement
- FCPI : fonds commun de placement dans l’innovation
- LBO : leverage buy-out, rachat d’entreprise par effet de levier
- FCPR : fonds commun de placement à risque
- ISF : impôt de solidarité sur la fortune