Partie très vite, la dernière étape des Pyrénées peine à désigner ses candidats pour une échappée. Il faut attendre plus de cinquante kilomètres et les premières pentes du col de la Hourcère pour voir un groupe d'une dizaine de coureurs s'isoler à l'avant.

Le numéro de Marc Hirschi

Grand perdant de la veille, Thibaut Pinot les accompagne pendant quelques kilomètres avant de se relever. À la mesure de ses moyens du moment, le Franc-Comtois joue un rôle inédit d'équipier pour David Gaudu et Sébastien Reichenbach. Déjà en vue sur la deuxième étape, le coureur Suisse Marc Hirschi se construit une réputation en partant seul sur la fin de la montée de ce col que le Tour découvre pour la première fois. Il creuse son avance dans la descente rendue humide par la brume.

Alors que ses compagnons d'échappée sont repris un à un par le peloton, Marc Hirschi fait preuve d'une grande maîtrise sur son vélo et passe seul en tête de tous les sommets du jour. Malheureusement pour lui, les derniers kilomètres plats et l'explication entre favoris du classement général lui seront fatals.

Les Slovènes imposent leur loi


Toujours à la poursuite du temps perdu dans le vent de la septième étape, Tadej Pogacar est le premier à attaquer dans le col de Marie-Blanque. La sélection se fait rapidement. Le coureur slovène est rejoint par son compatriote Primoz Roglic, Egan Bernal et Mikel Landa. Les quatre hommes basculent au sommet avec seulement quinze secondes de retard sur l'homme de tête.

Malgré une belle résistance dans la descente, Marc Hirschi est repris à moins de trois kilomètres de l'arrivée. Le Suisse trouve encore les ressources pour s'accrocher dans les roues et lancer le sprint à deux-cent mètres de la ligne. Mais les kilomètres passés seul à l'avant pèsent dans les jambes. Il échoue à la troisième place derrière les deux coureurs slovènes. Tadej Pogacar s'impose et obtient sa revanche sur son compatriote qui l'avait devancé à Orcières-Merlette. Après y avoir remporter une belle victoire d'étape en 2018, Primoz Roglic y revient cette fois pour endosser son premier Maillot Jaune LCL. Derrière Guillaume Martin limite les dégâts.

Coupant la ligne onze secondes après le vainqueur, le Français conserve sa troisième place au classement général. Il devance toujours au général son compatriote Romain Bardet arrivé avec lui ainsi que Richie Porte, Rigoberto Uran et Nairo Quintana. Un peu plus loin, le groupe Maillot Jaune LCL d'Adam Yates avec Richard Carapaz, Miguel Angel Lopez, Tom Dumoulin et Enric Mas accuse un retard de cinquante-quatre secondes. Le coureur britannique perd le maillot de leader du classement général et rétrograde en huitième position à un peu plus d'une minute de Primoz Roglic.

Un jour de repos avant une reprise sur la côte atlantique

Après un début de Tour au format atypique et neuf étapes usantes pour les coureurs, le peloton s'accorde une pause en Charente-Maritime avant de reprendre sa route mardi au départ de l'Île d'Oleron. Il rejoindra l'Île de Ré au terme de 168,5 kilomètres parfaitement plats. Les sprinteurs qui auront bien digéré les Pyrénées pourront se rappeler à notre bon souvenir.

Le vent d'ouest de la côte atlantique nourrit des craintes de bordure depuis la présentation de l'étape en octobre dernier mais les dernières prévisions météorologiques sont, pour l'heure, plutôt rassurantes. Affaire à suivre...