Journée de transition sans pression
La 4ème étape du Tour de France ne présente pas de difficulté particulière susceptible de chambouler le classement général. Le peloton sait très bien que le profil de l'étape est favorable à une arrivée au sprint. En conséquence, seulement trois coureurs s'échappent dès le départ. Le Belge Frederick Backaert, son coéquipier français Yoann Offredo et le Suisse Michael Schär n'obtiendront jamais une avance suffisante pour espérer changer l'ordre des choses. Ils rendront les armes un à un après 180 kilomètres de course à l'avant et un écart qui dépassera à peine trois minutes à son apogée. Le rouleur suisse sera le dernier à rentrer dans le rang.
Une équipe pour un sprint
Pour emporter la mise à Nancy, il fallait avoir une équipe confiante et dévouée au service de son sprinteur. Avec le Maillot Jaune LCL, Julian Alaphilippe en tête de son train à un kilomètre de l'arrivée, Elia Viviani peut être assuré de la confiance qu'on lui accorde. Michael Morkov puis Maximiliano Richeze continuent le travail jusqu'aux derniers hectomètres. En excellent finisseur, l'Italien n'a plus qu'à faire parler la poudre pour dominer Alexander Kristoff et Caleb Ewan sur la ligne d'arrivée. Il remporte sa première victoire sur le Tour de France.
Nancy rime avec Italie
Depuis 1949, c'est la sixième victoire italienne sur une étape du Tour de France à Nancy. La légende Fausto Coppi a inauguré la tradition en s'imposant à deux reprises dans la cité des ducs de Lorraine en 1949 et 1952. Aldo Parecchini a repris le flambeau en 1976. En 2005, alors que le local de l'étape Christophe Mengin file vers la victoire, une glissade dans le dernier virage le jette à terre. C'est Lorenzo Bernucci qui vient finalement perpétuer la tradition de victoire italienne à Nancy. Enfin, avant la victoire d'Elia Viviani cette année, l'actuel Champion d'Europe Matteo Trentin se croyait battu par Peter Sagan et félicitait même son adversaire à l'issue d'un sprint très serré en 2017. Mais la photo-finish vient le contredire et invite une nouvel fois un Italien sur la plus haute marche du podium nancéien.
Le Tour gagne la moyenne montagne
La cinquième étape du Tour de France conduit le peloton de Saint-Dié-des-Vosges à Colmar. Avec deux cols de troisième catégorie et deux cols de deuxième catégorie, on aborde la moyenne montagne. Les principaux leaders de la course devront se montrer un peu plus vigilants que la veille mais ne devraient pas se lancer dans de grandes offensives. Les baroudeurs tenteront donc d'aller cueillir un bouquet à Colmar. Le profil réunit toutes les conditions requises pour permettre à une échappée d'aller jusqu'à l'arrivée sans être revue par le peloton.
L'anecdote du jour
1929 – Trois Maillots Jaunes au départ de l'étape !
La 8ème étape du Tour de France 1929 est entrée dans les annales pour ses 3 Maillots Jaunes alignés au départ. Après l'arrivée de la 7ème étape aux Sables-d'Olonne la veille, André Leducq, Victor Fontan et Nicolas Frantz se retrouvent dans le même temps à la première place du classement général. Le chronométrage de l'époque ne permet de départager avec plus de précision les coureurs et le règlement n'a pas prévu ce cas de figure. Il sera donc décidé de donner un Maillot Jaune à chacun des trois coureurs. Une telle situation s'est à nouveau présentée en 2009 entre deux coureurs, Fabian Cancellara et Lance Armstrong. Cette fois le règlement n'était pas muet sur la question. En effet, aujourd'hui en cas d'égalité de temps « les centièmes de seconde enregistrés par les chronométreurs lors des épreuves contre la montre individuel sont réincorporés dans le temps total pour départager les coureurs et décider de l’attribution du Maillot Jaune. En cas de nouvelle égalité, il est fait appel à l’addition des places obtenues à chaque étape et, en dernier ressort, à la place obtenue dans la dernière étape. Fabian Cancellara a donc été désigné Maillot Jaune à l'issue de la grâce à quelques centièmes de secondes de plus obtenues sur un contre-la-montre dont il était un des plus grands spécialistes.