Caleb Ewan sur les pas de Robbie McEwen
Comme de coutume, c'est par un défilé décontracté que la dernière étape du Tour de France a démarré. Coupes de champagne pour l'équipe des deux premiers du classement général. Pose photo pour les maillots distinctifs ou pour les quatre Colombiens du peloton (Egan Bernal, Nairo Quintana, Rigoberto Uran et Sergio Henao) qui célèbrent la première victoire d'un des leurs sur le Tour de France.
Alors que l'équipe du Maillot Jaune entre en tête dans Paris, c'est ensuite les équipes de sprinteurs qui reviennent aux affaires. Toutes les tentatives d'échappées seront vaines.
Edwald Boasson Hagen et Niccolo Bonifazio sont les premiers à lancer le sprint tandis qu'Elia Viviani reste coincé en second rideau. Dylan Groenewegen revient fort en tête dans les derniers mètres. C'est sans compter sur Caleb Ewan qui remonte de loin, nez dans le guidon, sur le côté opposé et à une vitesse épatante. L'Australien s'offre une troisième victoire d'étape sur son premier Tour de France. Il rejoint son compatriote Robbie McEwen, victorieux à deux reprises sur les Champs-Élysées (1999, 2002).
Un Tour d'exception
L'équipe d'Egan Bernal remporte son septième Tour de France en huit années avec quatre coureurs différents. À la différence des années précédentes, elle n'a pas asphyxié la concurrence dans un train d'enfer dès les premières étapes de montagne. Sans être dépassée, elle a également été tenue en échec lors des deux contre-la-montres (par équipe et individuel). Les Français Julian Alaphilippe et Thibaut Pinot ont dynamité la course. Ensemble à Saint Étienne et séparément sur le contre-la-montre de Pau pour Julian Alaphilippe ou au sommet du Tourmalet pour Thibaut Pinot. Avec deux victoires d'étapes et 14 jours en jaune, le premier est allé plus loin qu'on aurait pu imaginer. Blessé, le second a été contraint à l'abandon là où on s'attendait à le voir jouer les premiers rôles.
Hors-jeu pour la gagne assez tôt, Romain Bardet se console avec le maillot de meilleur grimpeur. Après Warren Barguil en 2017 et Julian Alaphilippe en 2018, le maillot à pois reste en France pour la troisième année consécutive. Peter Sagan remporte son septième maillot vert. Il bat le record de six qu'il co-détenait avec l'ancien coureur allemand Erik Zabel.
Si les dernières étapes de montagnes écourtées à cause des intempéries peuvent laisser quelques regrets à certains, elles n'ont rien enlevé à la qualité d'une course pleine de suspens. On a hâte de retrouver ses acteurs sur la prochaine édition au départ de Nice en juillet 2020 !
L'anecdote du jour
Les Colombiens pas à pas dans le Tour de France
Avant de voir le Colombien Egan Bernal remporter le Tour de France en 2019, le cyclisme colombien s'est imposé progressivement parmi les grandes nations du cyclisme.
En 1975, Martin Emilio Rodriguez est le premier Colombien à participer au Tour de France en tant que coéquipier du coureur italien, Felice Gimondi.
Si en 1983, une équipe colombienne participe au Tour de France, il faudra attende 1984 pour voir le Colombien Lucho Herrera remporter une étape. Cela se passe en montagne évidemment.
El Jardinerito de Fusagasugá, tel qu'on le surnomme, remporte la victoire au sommet de l'Alpe d'Huez devant Bernard Hinault et Laurent Fignon. L'année suivante, il sera devancé par son compatriote Lucho Parra pour la victoire d'étape à Lans-en Vercors. Lucho Parra récidiva en 1988 à Morzine avant de terminé sur le troisième marche du podium à Paris. Il faudra attendre 2003 pour voir un Colombien endosser un Maillot Jaune. Fils de parents francophiles, Victor Hugo Pena porta la tunique jaune pendant trois jours à la suite d'un contre-la-montre par équipe. Deux fois deuxième (2013, 2015), une fois troisième (2016), Nairo Quintana a également remporté 3 étape (2013, 2018 et 2019) et ramené le maillot blanc en 2013 et 2015 ainsi que le maillot de meilleur grimpeur en 2013. Rigoberto Uran a également terminé la Grande Boucle à la deuxième place en 2017 après avoir remporté la 9ème étape.
