Nairo Quintana vous salue bien
Malgré ses trois cols culminant à plus de 2000 mètres et ses 208 kilomètres, la 18ème étape du Tour de France est partie très vite. Comme la veille, les candidats pour l'échappée sont nombreux. Parmi ceux-ci, quelques coureurs déçus tentent de racheter un Tour qu'ils avaient abordé avec plus d'ambition. Ils seront finalement 34 à se détacher à l'avant. Nairo Quintana, Adam Yates et Romain Bardet sont de la partie.
Rapide et usante, la course élimine les coureurs un à un. Julien Bernard se retrouve seul à l'avant après avoir roulé pendant quelques kilomètres en compagnie de Greg Van Avermaet. Mais le Français sera avalé par un groupe de 16 coureurs. À 7,5 kilomètres du sommet du Galibier, Nairo Quintana laisse tout le monde sur place.
Romain Bardet et Alexey Lutsenko tenteront de le rejoindre sans jamais y parvenir. Le Français aborde les Alpes en meilleure forme qu'il n'était dans les Pyrénées. Il coupe la ligne en deuxième position avec 53 secondes d'avance sur le Kazakh. Définitivement distancé pour le classement général, l'Auvergnat se consolerait bien avec le maillot blanc à pois de Tim Wellens. Deuxième derrière respectivement Tim Wellens, Damiano Caruso et Nairo Quintana au sommet de chacun des grands cols du jour, il atteint son objectif et relance son Tour de France jusqu'ici décevant. Il devra encore batailler dans les cols des deux étapes de montagne pour rapporter son lot de consolation à Paris.
Egan Bernal en approche
Emmené à un train soutenu par l'équipe de Mikel Landa puis celle de Geraint Thomas et Egan Bernal, le peloton asphyxie les plus faibles. L'oxygène se fait rare. Les attaques aussi. On roule vite mais sur la réserve. Comme son compatriote en tête de course, Egan Bernal est plus à l'aise que les autres à haute altitude. Lui-seul parviendra à attaquer et distancer le groupe Maillot Jaune réduit à une dizaine de coureurs.
Son coéquipier, Geraint Thomas tentera également de sortir derrière mais Thibaut Pinot le ramènera à la raison. Le jeune colombien réalise la bonne opération du jour en reprenant 32 secondes sur ses poursuivants.
Il est désormais le dauphin de Julian Alaphilippe devant le tenant du titre, Geraint Thomas. Comme chaque jour et contre toute attente, Julian Alaphilippe parvient à sauver son Maillot Jaune. Distancé du groupe des leaders à quelques encablures du sommet du Galibier, il parvient à reprendre son rang au fruit d'une descente à tombeau ouvert sur Valloire.
Deuxième acte du triptyque alpin
Plus courte que la précédente, la 19ème étape ne s'annonce pas moins dangereuse. Au contraire, sa distance peut inciter à des offensives plus féroces que la veille où il fallait mesurer ses forces.
Aujourd'hui, Julian Alaphilippe devra résister au 12,9 kilomètres à 7,5% du col de l'Iseran avant d'espérer revenir sur d'éventuels adversaires dans la longue descente suivante. L'arrivée au sommet à Tignes s'annonce problématique.
L'anecdote du jour
La sœur du Maillot Jaune
En 1954, le Tour de France fait étape à Saint-Brieuc. Louison Bobet qui va remporter le deuxième de ses trois Tours victorieux porte déjà le Maillot Jaune. Régional de l'étape, il offre son Maillot Jaune à sa sœur venue l'encourager à domicile. À l'époque, l'organisateur donne un maillot seulement tous les deux jours. Au départ de l'étape suivante, sa sœur n'étant pas présente, Louison Bobet se retrouve sans Maillot Jaune à enfiler.
Le stock de l'organisation est déjà parti. Heureusement pour lui, un de ses soigneurs détient comme un trophée dans sa valise, un maillot de l'édition précédente offert par son champion. Il le lui rend mais le Breton a forci et peine à rentrer dedans. Il faudra faire appel à un champion de boxe présent au départ pour enfiler le maillot et l'élargir quelque peu pour que le leader de la course puisse prendre le départ avec un Maillot Jaune presque vrai.
