Pour un sprint de plus
À l'issue d'une étape de transition des plus académique, Caleb Ewan s'adjuge un second sprint victorieux devant Elia Viviani, Dylan Groenewegen et Peter Sagan. Malgré une bonne collaboration entre Alexis Gougeard, Stéphane Rossetto, Lukasz Wisniowski, Paul Ourselin et Lars Bak à l'avant de la course, l'échappée ne parviendra jamais à distancer suffisamment le peloton pour espérer lui disputer la victoire. Les équipes de Caleb Ewan, Dylan Groenewegen et Alexander Kristoff ont assuré la poursuite sous une chaleur écrasante.
Celle du Maillot jaune, Julian Alaphilippe s'économise avant les étapes alpestres qui approchent. Elle se contente de faire rouler le train d'Elia Viviani dans les derniers kilomètres.
Jakob Fuglsang abandonne
Si le profil de l'étape ne présentait aucune difficulté particulière pour envisager de grands changements au classement général, il fallait encore une fois se montrer prudent. Deuxième du classement général, Geraint Thomas a chuté en début d'étape. Heureusement pour lui, le tenant du titre ne souffre d'aucune blessure et peut rapidement reprendre sa place dans le peloton grâce au soutien d'une équipe dévouée. Neuvième du classement général, Jakob Fuglsang est moins chanceux. Tombé également, le vainqueur du dernier Critérium du Dauphiné souffre de nombreuses contusions et doit se résoudre à l'abandon.
Dans une moindre mesure, Nairo Quintana est l'autre perdant du jour. Retardé par une chute impliquant Rui Costa et Roman Kreuziger, le Colombien perd encore 1min02sec à l'arrivée. Il pointe désormais à 9min30sec du Maillot Jaune.
Veillée d'armes
Au départ du Pont du Gard, le peloton du Tour de France prend la direction de Gap pour 200 kilomètres de routes accidentées propices à une échappée de baroudeurs. Le programme très montagneux qui attend les leaders du classement général lors des trois étapes suivantes devrait les inciter à une certaine réserve. Le col de la Sentinelle situé à 8,5 kilomètres de l'arrivée peut permettre à un puncheur de faire la différence avant de rejoindre la ligne d'arriver en solitaire.
C'est typiquement le profil qui conviendrait à Julian Alaphilippe s'il n'était pas sous les radars de toutes les équipes adverses avec son Maillot Jaune.
L'anecdote du jour
Le Maillot Jaune de la dernière heure
Pour gagner l'épreuve, c'est sur le podium à Paris qu'il faut porter le Maillot Jaune. Dans l'histoire du Tour de France, trois coureurs ont dû attendre la dernière étape avant d’être assurés de l'emporter.
En 1947, Jean Robic remporte le Tour de France sans jamais porter le Maillot Jaune durant l'épreuve. C'est lors de la dernière étape entre Caen et Paris qu'il dépossède l'Italien Pierre Brambilla de la tunique de leader pour l'endosser sur le podium final. Ce sera son unique victoire sur le Tour de France mais « Biquet » eu l'occasion de rouler une journée avec le Maillot Jaune lors du Tour de France 1953.
En 1968, quatre hommes sont dans la même minute au départ de la dernière étape. Après une course en ligne le matin, les coureurs doivent encore disputer un contre-la-montre de 55 kilomètres entre Melun et Paris. Deuxième du général à 16 secondes du Belge Herman Van Springel. Jan Janssen gagne l'étape et devient le premier coureur néerlandais à remporter le Tour de France pour 38 secondes sur son dauphin.
À la différence de Jean Robic et Jan Janssen, Greg Lemond a déjà porté le Maillot Jaune à deux reprises lors du Tour de France 1989 quand il se présente au départ de la dernière étape. La lutte avec Laurent Fignon a été acharnée. L'Américain est deuxième à 50 secondes du Français. Il refait son retard dans un contre-la-montre entre Versailles et Paris et remporte l'épreuve avec 8 secondes d'avance. C'est encore à ce jour le plus faible écart entre un vainqueur du Tour de France et son dauphin.