Wout Van Aert se surprend au sprint
Après avoir épaté tout le monde lors du dernier Critérium du Dauphiné en remportant coup sur coup le contre-la-montre individuel de la 4ème étape et le sprint de la 5ème, le triple champion du monde de cyclo-cross, Wout Van Aert continue de se surprendre lui même en concluant victorieusement le sprint de la 10ème étape. Dans la bonne partie du peloton après que celui-ci ait explosé en trois morceaux, le coureur belge pallie avec brio l'absence de Dylan Groenewegen comme l'avait fait son coéquipier Mike Theunissen lors de la première étape. Il remporte le sprint devant Elia Viviani et Caleb Ewan. En plus de sa victoire sur le contre-la-montre de la deuxième étape, l'équipe néerlandaise du vainqueur remporte ainsi sa 3ème étape au sprint avec autant de coureurs différents. À la veille de la première journée de repos, son Tour de France 2019 est déjà plus que réussi.
Des favoris pris au piège
Pour Thibaut Pinot ce début de Tour était également très réussi jusqu'au départ de cette 10ème étape. Propulsé à la troisième place du classement général après son offensive en compagnie de Julian Alaphilippe sur la huitième étape, le coureur français avait toutes les raisons d'arriver serein à la journée de repos. Mais le conte de fée a mal tourné dans les 35 derniers kilomètres du jour. L'équipe de Rigoberto Uran tente tout d'abord un coup de bordure sans conséquence. La course devient folle quand l'équipe du Maillot Jaune relayée par celle de Geraint Thomas se met à son tour à mettre les autres équipes dans le vent. Le peloton se scinde en trois groupes. Les équipes de sprinteurs veulent éliminer des adversaires avant l'emballage final. L'équipe du vainqueur sortant veut faire le ménage parmi ses challenger. Le résultat est plutôt réussi. Thibaut Pinot, Richie Porte, Jakob Fuglsang, Rigoberto Uran sont piégés. Malgré une chasse acharnée, ils passeront la ligne avec 1mn40sec de retard sur le peloton de tête. Le Français dégringole de la troisième à la onzième place du classement général. Il accuse un retard de 2mn33sec. La facture est également salée pour les autres leaders cités plus haut. Elle l'est plus encore pour Mikel Landa. Victime d'une chute au moment où le peloton s'emballe, le coureur espagnol se retrouve relégué dans un troisième groupe quand il remonte sur son vélo. Il accuse un retard de 2mn09sec sur la ligne et 4mn15sec au général.
À l'issue de ce jeu de chaises musicales, Julian Alaphilippe conserve le Maillot Jaune. Il est désormais suivi de Geraint Thomas et Egan Bernal à 1min12sec et 1min16sec.
En attendant les Pyrénées
Après 10 jours de course, la journée de repos à Albi est très attendue par les coureurs. Certaines équipes devront en profiter pour réviser leurs plans et peut-être changer leurs objectifs. Toutes vont essayer de tirer les enseignements du premier acte de la trilogie du Tour de France sur lequel le rideau vient de tomber. Le suspens reste entier. La reprise s'annonce chargée. Après une étape de plaine pour se remettre en jambes, le peloton abordera les Pyrénées et un contre-la-montre entre deux étapes de montagne. Il va falloir bien supporter le changement de braquet !
L'anecdote du jour
Le drôle de Maillot Jaune de Norbert Callens
Lors du Tour de France 1949, le coureur belge, Norbert Callens prend la tête du classement général après sa victoire sur la troisième étape à Boulogne-sur-Mer. À l'arrivée, le stock de Maillots Jaunes est introuvable. On ignore encore aujourd'hui précisément les raisons de cette absence. Certains avancent l'hypothèse que le camion transportant les maillots était déjà parti vers l'étape suivante car les organisateurs ne s'attendaient pas à un changement de leader ce jour là ? Pour le protocole, Norbert Callens enfila un t-shirt couleur canari appartenant à un compatriote journaliste présent sur place. Il refusa cependant de porter ce faux Maillot Jaune sur l'étape suivante et conserva son maillot de l'équipe nationale belge. Déchu de la première place par Jacques Marinelli après seulement une journée, il ne porta jamais le Maillot Jaune en course. En 1994, le journaliste et mémorialiste du Tour de France, Jean-Paul Ollivier lui offrit un Maillot Jaune lors d'une arrivée à Boulogne-sur-Mer. Norbert Callens est décédé en 2005.