Du grand art

Caleb Ewan remporte la troisième étape du Tour de France au sprint devant Sam Bennett et Giacomo Nizollo. Mal placé aux alentours de la quinzième position au moment où la bagarre est lancée, le sprinteur de poche offre une véritable démonstration de son art en remontant ses adversaires comme une boule de flipper.
Puissant en plus d'être très agile, il coupe la ligne d'arrivée avec un demi-vélo d'avance sur son dauphin. C'est la quatrième victoire sur le Tour de France en seulement deux participations pour le coureur australien qui avait réalisé une moisson de trois bouquets conclut avec brio sur les Champs-Élysées en 2019.

Avec un profil accidenté dans sa première partie avant de trouver un final plus abordable, la troisième étape du Tour de France aurait très bien pu convenir à un groupe de baroudeurs déterminés si elle s'était déroulée en troisième semaine. Si le Tour a rarement fait étape à Sisteron, Paris-Nice y passe régulièrement et l'arrivée se juge rarement au sprint. Mais après deux journées éprouvantes pour les coureurs et alors que les Champs-Elysées sont encore loin, les candidats pour tenter l'aventure sont aux abonnés absents.

Trois Français se retrouvent malgré tout devant à l'initiative de Jérôme Cousin qui a en mémoire sa victoire à Sisteron devant Nils Politt lors de la cinquième étape de Paris-Nice en 2018. Il est accompagné par le porteur du maillot à pois, Benoît Cosnefroy et de son principal adversaire au classement de la montagne, Anthony Perez. Alors que le peloton mené par l'équipe du Maillot Jaune LCL garde les échappés à distance raisonnable.

De pois en poisse


Anthony Perez bascule en tête aux sommets des cols du Pillon et de la Faye. Le Toulousain glane suffisamment de points pour prendre la tête du classement de meilleur grimpeur.

Une fois le duel Cosnefroy/Perez remporté par ce dernier, les deux coureurs se désintéressent de l'échappée. Ils se relèvent pour se laisser rattraper par le peloton. Jérôme Cousin résiste seul au retour du peloton jusqu'à 16 kilomètres de l'arrivée.

Alors qu'il ne lui suffit plus que de rallier l'arrivée pour revêtir le maillot à pois, Anthony Perez chute dans la descente du col des Lèques. Retardé par une crevaison, il heurte une voiture en voulant rejoindre le peloton. Victime d'une fracture au niveau de la onzième côte, d'une contusion pulmonaire et d'un pneumothorax, il est contraint à l'abandon et ne pourra pas monter sur le podium protocolaire pour recevoir le maillot de meilleur grimpeur qui l'attendait à Sisteron. Presque malgré lui, Benoît Cosnefroy conserve donc son bien. Il devra le défendre dans l'ascension vers Orcières-Merlette sur la prochaine étape.

La montagne déjà de retour


Après la deuxième étape inédite sur un parcours jalonné de difficultés, la quatrième étape propose un menu assez surprenant également avec son arrivée au sommet à 1800 mètres d'altitude. On a rarement vu une arrivée jugée à l'issue d'une ascension de 7,1 kilomètres à 6,7% de pente moyenne en première semaine du Tour de France. C'est pourtant l'obstacle que les prétendants au Maillot Jaune LCL devront surmonter s'ils veulent conserver leurs chances de peser dans les batailles qui leur reste encore à mener. Pour les coureurs à l'aise en montagne, qui ont laissé des plumes dans les pièges des deux premières étapes, c'est une belle occasion de sauver leur Tour en allant chercher une victoire de prestige.