Avant d'atteindre les 1589 mètres d'altitude de l'arrivée très difficile à Puy Mary Pas de Peyrol, la treizième étape du Tour de France enchaîne incessamment des montées moins hautes mais souvent raides pour cumuler 4400 mètres de dénivelé dans la journée.

Dénivelé infernal


Sur le papier, le col de Neronne de 3,8km à 9,1% et la montée finale de 5,4 kilomètres à 8,1% a de quoi effrayer le peloton. Sur le terrain aussi.
Une échappée consistante se forme. On y trouve des coureurs avec un pedigree adapté au profil du jour tels que Julian Alaphilippe, Dan Martin, Alessandro De Marchi, Simon Geschke, Tejay van Garderen, Marc Soler et, bien entendu, le maillot à pois Benoît Cosnefroy. Pas vraiment sur son terrain de prédilection, le sprinteur Niccolo Bonifazio se demande ce qu'il fait là. Régional de l'étape, Rémi Cavagna sert de guide au groupe.

Benoît Cosnefroy cède rapidement dans le col de Ceyssat, une première catégorie dont le sommet est atteint après seulement 36 kilomètres de course. Il ne consolidera pas son maillot de meilleur grimpeur sur cette étape pourtant riche en points. Heureusement pour le Français, ses adversaires les plus dangereux ne sont pas sur le coup et les points sont partagés entre plusieurs coureurs. Il conservera malgré tout sa tunique blanche à pois rouges.

Deux contre un


Les têtes changent dans l'échappée au hasard des difficultés et des aptitudes de chacun. Alors que certains lâchent prise un groupe de contre rejoint l'avant. On comptera jusqu'à dix-sept coureurs en tête lorsque Valentin Madouas parvient à rentrer un peu avant le passage au sommet du col de Guéry au fruit d'un long effort solitaire. Le Breton récupère bien et parvient même à partir seul dans la montée suivante avant d'être repris dans la descente.

Avec un écart de plus de dix minutes dans les clinquants derniers kilomètres, la victoire d'étape tend les bras aux échappés.
Neilson Powless prend les devants à son tour avant d'être rejoint par Maximilian Schachmann. Le vainqueur de la dernière édition de Paris-Nice s'isole à son tour. Il est rattrapé par le vainqueur du dernier Critérium du Dauphiné, Daniel Martinez. Malgré lui, le Colombien a emmené Lennard Kämna, dans sa roue. Vainqueur de la quatrième étape du même Critérium du Dauphiné, Kämna est également coéquipier du premier.
Mais l'avantage numérique et l'économie d'efforts ne suffit pas. Le Colombien parvient à lâcher Lennard Kämna dans les derniers mètres pour gagner avec quatre secondes d'avance. Maximilian Schachmann a décroché plus bas et coupe la ligne avec cinquante-et-une secondes de retard sur le vainqueur du jour.

Guillaume Martin cède, Romain Bardet part

Éreinté par le train mené par les coéquipiers d'Egan Bernal, Guillaume Martin cède du terrain dans le col de Néronne. À l'arrivée, il perd 2min46sec sur le Maillot Jaune LCL et dégringole de la troisième à la onzième place. Pris dans une chute en descente avec Bauke Mollema et Nairo Quintana, Romain Bardet repart groggy et termine l'étape également attardé. Emmené pour passer des examens après l'arrivée, on lui diagnostique une commotion cérébrale.

Après un bon début de Tour, c'est le cœur gros que le coureur auvergnat déclare forfait sur ses terres. Pour Bauke Mollema, c'est une fracture du poignet gauche qui l'a contraint à un abandon immédiat. Désormais troisième, Egan Bernal ne gagne pas de temps pour autant. Au contraire, le Colombien perd trente-huit secondes sur le duo slovène infernal qui s'installe chaque jour un peu plus aux commandes de la course. Le vainqueur sortant devance ses compatriotes Rigoberto Uran, Nairo Quintana et Miguel Angel Lopez qui réalisent la même opération en trompe-l’œil au classement général.