La Course au soleil, c’est en réalité Les Quatre Saisons, une fois l’opéra de Vivaldi adapté au calendrier cycliste: un ensemble de mouvements quelquefois joués dans des conditions hivernales; des airs de répétition générale avant les classiques de printemps; des esprits et des mollets déjà occupés par les grandes échéances de l’été; alors que les grandes manœuvres de l’automne précédant se traduisent enfin sur les routes.
Au total, l’enchaînement et la variété des terrains proposés, tout comme la montée en régime orchestrée jusqu’au final niçois, font émerger sur le podium les coureurs les plus complets du moment. Les prétendants au titre devront d’abord commencer par «tenir la maison» avec leurs équipes dès la première étape dans les Yvelines, que l’arrivée se joue au sprint ou sur un éventuel coup de force dans la bosse des Mesnuls, à neuf kilomètres du but.
Le lendemain, les anciens se rappelleront certainement qu’en faisant route vers Bellegarde il y a six ans, les rafales balayant les plaines de Beauce avaient déjà exclu du jeu quelques favoris, mais pas Egan Bernal qui posait les bases de son sacre. Les plus forts se mettront ensuite en évidence sur un chrono à la sauce Paris-Nice, tracé sur 25,4 km entre le circuit de Nevers Magny-Cours et le centre-ville de Nevers, où seront sélectionnés les protagonistes majeurs en vue du week-end. Les écarts réalisés dans la Nièvre seront déjà soumis à modifications en arrivant à la Loge des Gardes (étape 4), au terme d’un circuit dans la montagne bourbonnaise totalisant 3 100 mètres de dénivelé positif. La première confrontation des grimpeurs.
Direction l’Ardèche pour le cinquième jour de course, et un profil qui adresse un clin d’œil appuyé aux meilleurs puncheurs: les 50 derniers kilomètres leurs sont dédiés, en particulier le très méchant mur de Notre-Dame-de-Sciez, dont certains passages grimpent à 18 % de pente. Les sprinteurs devraient ensuite avoir la parole à Berre l’Etang (ét.6), bien que la descente de la vallée du Rhône souvent venteuse mette un point d’interrogation sur le nombre de ceux qui auront gardé leur place dans le peloton. Il est certain en revanche que le samedi, la septième étape se jouera entre une poignée (au plus) de grimpeurs après avoir bataillé dans l’ascension au col de la Colmiane, puis dans la montée de plus en plus raide menant à la station d’Auron. Les données de la dernière explication seront alors claires, avec un leader en jaune et blanc sommé de défendre sa position face à des rivaux qui tenteront de lui faire perdre les pédales sur une boucle de 119,9 km autour de Nice, comprenant le col de la Porte pour la première fois depuis 2010, puis la côte de Peille, le col d’Eze et enfin le col des Quatre Chemins. La baie des Anges est alors en vue!
Les étapes du Paris-Nice 2025 :
- Dimanche 9 mars, 1ère étape: Le Perray en-Yvelines Le Perray en-Yvelines, 156,5 km
- Lundi 10 mars, 2ème étape: Montesson Bellegarde, 183,9 km
- Mardi 11 mars, 3ème étape: Circuit Nevers Magny-Cours Nevers (C.l.m. par équipe), 28,4 km
- Mercredi 12 mars, 4ème étape: Vichy La Loge des Gardes, 163,4 km
- Jeudi 13 mars, 5ème étape: Saint-Just-En-Chevalet La Côte-Saint-André, 196,5 km
- Vendredi 14 mars, 6ème étape: Saint-Julien-en-Saint-Alban Berre l’Étang, 209,8 km
- Samedi 15 mars, 7ème étape: Nice Auron, 147,8 km
- Dimanche 16 mars, 8ème étape: Nice Nice, 119,9 km